Le sommeil à l’époque du COVID-19

Par Jacopo Vitale, Comité Scientifique Dorelan, Chercheur IRCCS Institut Orthopédique Galeazzi

 

Combien de fois avons-nous parlé au téléphone à nos amis ou collègues pendant notre période de quarantaine ? En effet, l’un des sujets les plus discutés est précisément lié au sentiment que nous éprouvons à notre réveil. Beaucoup de gens ont remarqué que le sommeil a changé depuis le début de cette urgence sanitaire. Si au départ c’était un sommeil réparateur et de meilleure qualité, maintenant il a changé, plus perturbé, avec des micro-éveils et parfois avec des cauchemars ce qui ne nous permets pas de nous lever reposés.

 

Découvrez le guide du sommeil

 

Ces derniers mois, la maladie coronarienne de 2019 (COVID-19), signalée pour la première fois à Wuhan, en Chine, en décembre 2019, s’est répandue dans le monde entier et est devenue une pandémie. Être obligé de rester à la maison, travailler à la maison, minimiser radicalement les sorties, réduire l’interaction sociale ou travailler beaucoup plus d’heures dans des circonstances stressantes et, parallèlement, gérer les risques pour la santé associés, peut avoir un impact important sur la vie quotidienne et le sommeil nocturne (Altena et al., 2020).

Le rythme circadien est influencé par la lumière du jour, mais aussi par d’autres facteurs tels que les repas, l’état émotionnel et l’exercice. L’exposition à la lumière affecte la libération de mélatonine, une hormone qui joue un rôle clé dans l’induction de la somnolence. En restant plusieurs heures à la maison, l’exposition à la lumière pourrait subir des variations et ainsi modifier la production de mélatonine.

Un autre facteur influençant le sommeil est le niveau d’activité au cours de la journée; de faibles niveaux d’activité (par exemple en raison de la dépression ou de l’accouchement) affectent le sommeil, ainsi que des niveaux d’activité trop élevés (par exemple en raison du stress ou de la surcharge de travail) (Altena et al., 2020).

Les problèmes de sommeil liés au stress sont fréquents (Altena et al., 2016) et en cette période où notre vie a connu un changement radical, il est facile de les expérimenter. Une étude de Huang & Zhao (2020) a observé une forte prévalence d’anxiété et une mauvaise qualité de sommeil pendant l’épidémie de COVID-19. En particulier, il a été observé que les niveaux d’anxiété augmentaient chez les personnes mieux informées sur le nouveau virus (en particulier, ces personnes regardaient des informations sur le COVID-19 pendant plus de 3 heures par jour) par rapport à ceux qui ont été moins exposés aux mises à jour des nouvelles COVID-19. Les symptômes d’anxiété étaient plus susceptibles de se manifester chez les personnes de moins de 35 ans.

La raison possible de ces problèmes d’anxiété et de sommeil peut être liée aux "préoccupations hypocondriaques" et à la pensée que cette épidémie est difficile à contrôler. Les réglementations contre le COVID-19 ont entraîné une augmentation des attitudes sédentaires, comme passer trop de temps assis ou allongé pour diverses activités, comme les jeux vidéo, regarder la télévision, utiliser des appareils mobiles. Cela entraîne une réduction de l’activité physique, ce qui entraîne une diminution de la dépense énergétique, une augmentation du risque ou une détérioration de l’état de santé (Chen et al., 2020). Par conséquent, effectuer une activité physique à la maison est possible, même sans l’aide d’outils, en gardant le système immunitaire fonctionnel. Le sommeil et l’exercice s’influencent mutuellement à travers des interactions complexes impliquant de multiples parcours physiologiques et psychologiques. L’activité physique est généralement considérée comme bénéfique pour favoriser le sommeil, bien que cette relation puisse être sujette à de multiples facteurs modérateurs tels que le sexe, l’âge, le niveau de forme physique, la qualité du sommeil et les caractéristiques de l’exercice (intensité, durée, heure de la journée, environnement) (Chennaoui et al., 2015).

 

En conclusion, le COVID-19 a beaucoup influencé les habitudes et la vie quotidienne des gens, ce qui a entraîné une diminution de la qualité du sommeil et des niveaux élevés de stress et de sédentarité.

Quelques conseils utiles pour maintenir un mode de vie sain et réduire l’état de santé sont :

  1. essayer de maintenir un horaire d’endormissement et de réveil aussi constant que possible; dormir au moins 7 heures pendant la nuit;
  2. faire de l’exercice physique de manière régulière, si possible à la lumière du jour; si vous avez la possibilité,
  3. rester en plein air (balcon ou jardin) surtout dans la matinée; pendant votre temps libre,
  4. effectuer des activités agréables impliquant peut-être d’autres membres de la famille.*

 

 

References

Altena, E., Baglioni, C., Espie, C. A., Ellis, J., Gavriloff, D., Holzinger, B., Schlarb, A., Frase, L., Jernelöv, S., & Riemann, D. (2020). Dealing with sleep problems during home confinement due to the COVID-19 outbreak: practical recommendations from a task force of the European CBT-I Academy. Journal of Sleep Research.
Altena, E., Geoffroy, P., Sanz-arigita, E., Bioulac, S., Philip, P., Altena, E., Descartes, U. P., Sanz-arigita, E., & Bioulac, S. (2016). The Bidirectional Relation Between Emotional Reactivity and Sleep : From Disruption to Recovery. Behavioral Neuroscience.
Chen, P., Mao, L., Nassis, G. P., Harmer, P., Ainsworth, B. E., & Li, F. (2020). Wuhan coronavirus (2019-nCoV): The need to maintain regular physical activity while taking precautions. In Journal of Sport and Health Science. 
Chennaoui, M., Arnal, P. J., Sauvet, F., & Léger, D. (2015). Sleep and exercise: A reciprocal issue? Sleep Medicine Reviews, 20, 59–72. 
Huang, Y., & Zhao, N. (2020). Generalized anxiety disorder, depressive symptoms and sleep quality during COVID-19 epidemic in China: a web-based cross-sectional survey. MedRxiv. 

visa mastercard paypal